CAPRI

Vous n’avez jamais visité Capri ? Ça tombe bien, je vais pouvoir vous en donner un aperçu car je suis aujourd’hui à l’adoption et je porte bien mon nom.

Abandonnée par mon propriétaire qui a déménagé en me laissant sur place, je me suis retrouvée isolée comme cette île située dans la mer Tyrrhénienne. Mais de la même façon que la baie de Naples est proche de l’île, une bénévole située tout près de moi m’a recueillie pour me mettre à l’abri.

Comme l’île au paysage accidenté, j’ai été traumatisée par cet abandon et mon corps a réagi en développant des pathologies cutanées, une anorexie et des troubles urinaires. Le changement d’environnement a été difficile et je me suis également longtemps cachée. Il aura fallu toute la patience et la bienveillance de ma famille d’accueil pour que je me révèle.

Mon regard longtemps éteint est devenu aussi bleu et lumineux que la célèbre grotte. C’est que désormais, j’aime la compagnie humaine : venir me faire câliner ou me blottir contre vous, et même vous accueillir lorsque vous rentrez. Je n’en reste pas moins assez anxieuse et mon alimentation devra être adaptée pour que mon corps ne développe pas des réactions. Un congénère déjà présent dans le foyer peut également m’apaiser.

Il faut également savoir que j’ai une sainte horreur de la caisse de transport et du vétérinaire et croyez-moi, le mot est faible. Cependant, tout se passe bien lorsqu’il se déplace à domicile.

Malgré toute la fragilité qui me caractérise, je me détends réellement, j’ai comme tout félin mes moments de jeux et de folie, j’ai juste besoin de patience et de douceur, autant que je peux l’être moi-même.

Hervé avait beau dire « Capri, c’est fini », changeons pour dire Capri, tout commence.